ARGENTINE – De Río Mendoza à Niquivil en 343 km

TOTAL : 16 851 km

❄️ Neige

Lundi, nous sommes remontés sur un plateau à 2 000 m d’altitude. Le ciel n’était pas dégagé comme dimanche et nous savions que de la neige allait tomber. Nous avons pédalé dans une pampa sous la neige avec quelques rafales de vent, toute la journée. Une fois le bivouac installé, nous avons dîné et, à l’heure de la tisane, nous avons aperçu une voiture au loin. Quelques minutes plus tard, les phares se sont transformés en gyrophares. La gendarmerie nationale est venue nous escorter dans un lieu sûr. Ils avaient peur qu’il nous arrive quelque chose. N’ayant pas eu trop le choix, nous avons dû tout désinstaller en quelques minutes et mettre les vélos dans deux voitures. Les gendarmes ont eu l’impression de nous sauver la vie ! Ils nous ont mitraillés de photos pour immortaliser ce moment. Une fois devant la gendarmerie, nous avons attendu de longues minutes avant de récupérer nos passeports. Le chef de l’escadron a commencé par vouloir nous faire dormir dehors, nous avons refusé. Il nous a finalement trouvé une place dans un dortoir. Là encore, shooting photo !

Quelques jours plus tard, nous avons appris par une vendeuse que nous étions sur le journal local : « Des Français, en début d’hypothermie, escortés par la gendarmerie. » D’après l’article, nous n’avons pas l’équipement nécessaire et aucun système de réchaud. Alors que nous venions de terminer de manger nos pâtes chaudes et passions à la tisane. Bref, nous étions bien. Totale absurdité et mensonge ! Nous étions scandalisés de lire ça et de véhiculer cette image. Nous avons contacté le journal en question pour rétablir la vérité.
Vous pouvez retrouver l’article

🏠 Le paradis caché

En plein milieu de la sierra, nous étions poussés par le vent. C’est rare. Avant d’attaquer un col à 2 250 m d’altitude, nous avons trouvé une petite habitation de garde, à côté de la route principale. Nous y sommes allés pour nous ravitailler en eau. Dans cet endroit d’Argentine, il faut être prudent, car on peut ne rien croiser pendant plus de 100 km. Marcos, un gardien, nous a offert de l’eau et même une petite maison pour passer la nuit. Un beau moment autour d’un jus d’orange frais du jardin. 

🛣️ Ruta 40

Nous avons retrouvé cette prestigieuse route 40, la route 66 des cyclos. 1 200 m d’altitude de descente, quel plaisir. Une route beaucoup plus calme que celle que nous avons quittée plus au sud. La grande différence avec le sud, c’est le paysage, qui est sec. Nous sommes entrés dans un véritable désert de terre. L’eau potable redevient une ressource encore plus précieuse. C’était en saluant des personnes sur un chantier que Javier, l’un des responsables, est venu nous proposer 6 litres d’eau minérale. Une rencontre qui a bouleversé notre programme, car quelques jours plus tard il y avait une éclipse solaire. 

👨‍👩‍👦‍👦 Javier

Il a nous parlé de longues minutes au bord de la route. Il nous enchantait avec l’éclipse solaire, qui avait lieu quelques jours plus tard. Nous étions au courant, mais n’y avions pas attaché beaucoup d’importance. Il nous a donné envie et nous a même proposé un toit pour passer ces quelques jours ensemble. Javier fait partie de ces personnes qui nous marquent dans un voyage. Qu’on quitte avec les larmes aux yeux en se disant au revoir, alors que nous savons que c’est probablement un adieu. Les émotions seraient trop fortes si l’on ne se mentait pas un peu… 

Javier nous a considérés comme ses frères, lui le fils unique : « Nous sommes tous des frères », a-t-il insisté. Impossible de le contredire. Il nous a prêté de son temps pour nous raconter l’histoire de sa région et nous faire découvrir de nombreux plats à manger avec sa femme Alicia. Modestement, nous avons essayé de l’aider à nettoyer le bord des routes en ramassant les multiples déchets. Javier a parlé avec son cœur, et dans quelques jours, c’est l’éclipse solaire, la première fois qu’il en voit une ! Un instant religieux pour lui, mais surtout un moment d’échange avec les milliers de touristes qui viennent près de sa petite commune de Niquivil. 

C’est ainsi que s’est terminée notre semaine. Avec le traditionnel asado du dimanche offert par Alicia, Javier et leurs trois filles. Dans deux jours, c’est le jour J, la rencontre entre le Soleil et la Lune. Une semaine qui reflète la genèse de notre projet : les rencontres.

Descriptif de la semaine : 

#224 – Río Mendoza – Gendarmería ruta 149 – 60 km – 587 m de dénivelé – Hébergés
#225 – Gendarmería ruta 149 – Calingasta – 71 km – 393 m de dénivelé – Bivouac
#226 – Calingasta – Pachaco – 52 km – 287 m de dénivelé – Hébergés
#227 – Pachaco – Talacasto – 77 km – 1 102 m de dénivelé – Bivouac
#228 – Talacasto – Niquivil – 82 km – 190 m de dénivelé – Hébergés

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