BOLIVIE – Le Nord des Yungas

Carte - De caranavi à Achacachi
Carte – De caranavi à Achacachi

Après nos journées hors du temps chez la famille Choconapi Chino et suite aux élections désastreuses de la Bolivie, il est temps de repartir en direction du lac Titicaca. 2 options s’offrent à nous :

  • Reprendre la route de la mort dans l’autre sens 
  • Faire le tour par le nord des Yungas

On a choisi le dernier point pour se lancer un nouveau défi.

Cette route est très peu fréquentée par les cyclistes et c’est normal les routes sont difficiles. Ce qui nous a attirés dans ce lieu c’est le calme, l’aspect totalement reculé des chemins traditionnels. Donc c’est parti !

Infos pratiques

Ce qui nous a conforté dans notre choix de route c’est un couple de blogueur passé par là. Ils sont très connus puisqu’il ils ont parcouru les Andes à vélo en passant par des petits chemins. Donc nous avions un avant-goût. Sur leur blog on y trouve notamment un roadbook très précis et aidant à l’organisation des étapes.
Le lien Cycling North Yungas – La Paz to Achacachi Route Information

Caranavi

C’est la capitale du café ! C’est ici qu’arrivent la plupart des exploitations de café de la région. Le centre de la ville est très actif avec une place centrale dynamique et en l’honneur du café. On peut d’ailleurs dénicher quelques bons endroits pour y déguster du bon café.
C’est à  partir d’ici que nous avons pu rencontrer des exploitants. Ils s’occupent du café sur leurs terres. Chaque bout de terrain qui peut-être dédié au café est occupé. La production se fait entièrement à la main. C’est un travail de tout instant qui permet de nourrir la famille. Il y a plusieurs exploitants dans ce périmètre avec des cultures de fruits, certains légumes, de la coca et du miel.

Le climat aide beaucoup puisque nous sommes aux portes de la forêt amazonienne à 600 mètres de dénivelé. Le climat est lourd avec un soleil puissant et de la pluie par trombe d’eau.

Nuage de sable

En repartant de Caranavi on se recharge en nourriture, eau et courage !
Première surprise, du sable ! mais beaucoup de sable ! Plus de goudron mais un chemin poussiéreux rendant notre progression difficile et sous une chaleur étouffante. Le petit bonus, c’est le passage des voitures qui nous enferme dans un nuage de poussière pendant une vingtaine de secondes. La route va être longue mais on ne lâche rien. 

Todo Santos

Une fois Mapiri, on a pris 2 jours de repos pour se refaire une petite santé avant de reprendre la route. On en a profité pour découvrir la célébration de la Toussaint qui se passe comme en France dans les cimetières.

Mais la grande différence, c’est que des familles entières se réunissent autour des tombes.

Il y a énormément de monde. C’est comme une grande fête avec tout ce qui va avec : des gâteaux, de la boisson et de l’alcool.

Tout le monde, nous y compris, est  invité à bénir des défunts devant sa tombe et ensuite la famille donne à boire ou à manger en guise de remerciement.

Ainsi, on voit des enfants bénir les défunts les uns après les autres. L’ambiance générale est très festive et on voit beaucoup de personnes saoules. On n’est donc pas restés très longtemps la nuit venue. Cependant, beaucoup nous ont invités pour échanger un  peu. Il faut dire que des français ici, c’est très rare.

L’orpaillage

Sur la route, nous avons profité des différentes rivières pour s’y baigner. On y plonge intégralement habillé et même avec le casque par moment. Ca fait un bien fou.

On a pu voir le long des rios que les exploitants en minerai profitent également des richesses de la terre. Ca creuse partout et malheureusement cette pratique est très polluante par l’utilisation de mercure pour capter l’or…
On parle souvent de métaux lourds dans les rio de la Bolivie et bien voici en partie la raison.

Nous avons été témoins de cette pratique une bonne dizaine de fois durant notre traversée du Nord Yungas. Nous étions évidemment impuissants devant cela. 

Il est normal en Bolivie de faire bouillir l’eau pour éliminer les bactéries, virus et métaux lourds avant de la boire. Pour les touristes, on peut également acheter de l’eau en bouteille.

A flanc de montagne

On a beaucoup grimpé à partir de Pallayunga, il est temps de retrouver l’altiplano. La route reste difficile mais nettement moins sablonneuse qu’au début. Maintenant le danger c’est nous. Ca fait plus de 10 jours que nous roulons dans des chemins compliqués et une fatigue sur le long terme c’est mise en place. Vivement un peu de repos. Et ça tombe bien on a une adresse. On passe nos nuits à dormir dans des écoles, jardins, bivouacs. Et même si on adore ça il est temps de se reposer.

Nous sommes par moments à flanc de montagne à grimper toujours grimper. On perd au fil des mètres les arbres, la verdure pour être entourés uniquement de rochers et de notre chemin.

On s’arrête à Tutuacaja pour quelques nuits. Il y a une famille qui loue des chambres. C’est l’occasion d’être au calme et de profiter d’un bon moment chez une famille très accueillante.

Crise en Bolivie

Depuis Caranavi, nous n’avons pas pu retirer d’argent. On commence à être à court de liquidités. Notre unique opportunité se trouve à Achacachi…

Depuis les élections en Bolivie, le pays n’est pas content. Les résultats électoraux semblent avoir été truqués. Evo Morales président actuel et candidat a dû quitter le pays. En attendant une solution, l’armée contrôle l’entrée des grandes villes pour contenir les manifestants et éviter les débordements.

Nous arrivons à Achacachi et les quatre banques de la ville sont fermées. Ils pensent que le lendemain y aura de l’argent dans les distributeurs… On se retrouve dans une situation délicate avec très peu d’argent sur nous et une insécurité très présente. On ne peut pas payer d’hôtel donc on demande refuge dans un couvent.

Le lendemain on décide de se rendre au Pérou. Ce pays est aujourd’hui bien plus sûr que la Bolivie et nous pourrons rapidement trouver de l’argent en enlevant le facteur insécurité que nous rencontrons ici en Bolivie.

C’est un des aspects du voyage à vélo, on voyage avec la politique d’un pays que nous devons respecter. On est entré dans une Bolivie aux paysages merveilleux et on en ressort avec une population en colère. C’est dommage mais il ne faut pas oublier qu’il y a déjà eu beaucoup de problèmes en politique dans le pays et que le peuple s’exprime aujourd’hui pour sa liberté.

On gardera de la Bolivie le meilleur ! Un pays très débrouillard, accueillant avec une nature sublime.

Le point de vue d’Alice sur Facebook :

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